Chapitre 6
- Parrain
- 22 sept. 2018
- 7 min de lecture
Papillon, guirlande & musique

Allo June, comment vas-tu ? Ca te fait quoi de goûter à la chaleur de l'été pour la première fois ? Tu n'avais pas l'air de bonne humeur quand je t'ai vu à l'anniversaire de ton arrière grand-mère (je ne sais pas du tout comment tu vas décider de l'appeler ) peut etre que le choc de me voir avec une casquette grise a été trop fort pour toi… je comprends tu sais, même pour moi c'est difficile de m'affliger un tel artifice si peu distingué balafrer mon charme incommensurable. Tu sais de quoi je parle, toi qui même en poussant la grimace tu le fais avec classe !
Voila ça c'est fait !

A propos de grimace et d'arrière grand-mère, j'ai retrouvé une petite photo dans mes archives qui devrait sûrement te plaire. Je préviens ma chasseuse de faute d'orthographe (proche du burn out crois moi mais elle tient bon… pour le moment hahaha. Faut dire qu'il y en a des fautes! )que je ne tolérerais pas de ndc (note de la correctrice) ou de censure ahahah
Après cette introduction légèrement égocentrique, laisse moi te donner un avant goût de ce que je vais te raconter aujourd'hui. Au menu du jour, nous avons des papillons, des concerts, de la menuiserie et une boulimie de guirlandes lumineuses.
Tu te demandes comment je vais pouvoir faire une histoire avec ces 4 idées ? Hahahaha et bien mon petit écureil, moi aussi… je sens que ce chapitre va me demander beaucoup plus d'effort que le précédent pour qu'il ne soit pas trop « plate » (ça veux dire bof, négatif. Exemple : ste concert est bin plate asti ! ). J'ai l'impression que ça fait des mois que je ne t'ai pas donné de nouvelles ( forçant ton papa à t'inventer des histoires pour t'endormir… au passage bonne première fête) et pourtant j'ai l'impression de ne pas avoir grand chose à te dire… il faut que je me ressaisisse.
Bon , par ou devrais-je commencer… ha oui le palais des papillons.
Je vais pas y aller par quatre chemins. Fermes tes petits yeux plein de malice et imagines toi un endroit hors du temps, un palais, composé de plusieurs salles. Le décors des salles était tous différents. Tu pouvais passer d'un endroit désertique avec des cactus à une serre digne de la forêt vierge d’Amazonie sans oublier un jardin japonais avec une « coupe » (trad : un couple, quelques ?) de bonsaï plus vieux que ton vieux parrain ! Imagines toi traverser ces salles les unes après les autres, parfois sans voir le ciel de Montréal. Imagines toi ressentir la fraîche humidité puis la chaleur écrasante pour atteindre le royaume des papillons. Je sais pas si t'a déjà vu un papillon donc en gros c'est une bibite (une bébète, un insecte) qui a deux paires d'aile et de longues antennes et ça vole comme si ça venait de boire un casier de Jupiler hahahaha.
Ce royaume, comme tout les royaumes, est bien gardé ! Le seul accès est surveillé par des caméras et des agents de sécurité, et comme tout les royaumes il a ses propres règles ! La plus drôle, c'est qu'il faut faire attention où tu marches et où tu t'assoies (ce serait con d'en écraser).
Une fois que tu pénètres dans cet endroit hors du commun, la première impression que tu peux avoir, c'est d'être entré dans un nuage de papillons ! Il y en a partout de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Même des transparents ! Inutile de te dire le degré de stress que t'impose la loi sur l'interdiction d'en écraser surtout quand ces petits malins sont transparents ou se camouflent avec la couleur du sol (Darwin?). Ils ne se laissent pas prendre en photo facilement mais sinon ils se posent sans gêne sur les objectifs d'appareil photo pour te narguer avec un battement d'aile nonchalant. Ils aiment les cheveux aussi et le parfum sucré de Val et Elisa. Haaaa June, je ne sais si tu portes ces insectes dans ton cœur mais le mien aurait tellement été combler de pouvoir te montrer ce spectacle.
Spectacle, voila une transition pas du tout préméditée et tout à fait inaperçue… hum ! Je savais que les sujets choisis allaient me donner du défi hahaha
Quand les beaux jours arrivent dans la province du Québec, la musique viens avec. Montréal compte un nombre exceptionnel de festivités en tout genre : festival de jazz, festival de l'été, festival du cirque, festival de rock, de bouffe, peu importe le sujet tant que l'ambiance et la musique sont à l'honneur ! Le premier d'entre eux, celui qui ouvre les hostilités n'est autre que le festival des Francofolies. Et faut dire qu'il place le ton ! Pour l'occasion il bloque non pas une rue, pas une place non non, il bloque un quartier tout entier et oui. Du métro « place des Arts » à l'avenue Saint Laurent, pour y créer des scènes, des activités, des boutiques de souvenirs, des bars, de la bouffe et des chanteurs au doux accent d'ici hahaha. Parfois, après mon job de pirate, j'aime aller y faire un tour.

Depuis le 10 juin, il y a de l'animation et des concerts c'est tellement grisant tu sais ! Ton parrain a du mal parfois, l'ambiance enivrante de cette citadelle francophone où le vivre ensemble n'est pas qu'un simple et vague concept ou une notion étatique vaguement discutée... Non ! C'est une manière de vivre ici. Personne ne te dévisage (même quand tu reviens du boulot avec un t-shirt constellé de purée d'artichaut kamikaze et de gelée de groseilles façon western spaghetti, je laisse pap'toine t'expliquer) quoi que tu fasses et peu importe ton image. Tu ne te sens pas honteux d'être au premier rang devant la scène de la place des Arts à danser et chanter devant un groupe qui se donne du mal pour faire monter l'énergie dans un public déjà survolté. Une seule chose te manque alors, c'est un peu d'air frais et tu te mets secrètement à espérer que quelques gouttes d'eau se décide à tomber du ciel pour te rafraîchir. Ahhh June, le plaisir de boire une bière ( ah ça t'y prends du plaisir à la boire cet osti d'bière crim ! À 7piass t'as même pas envie d'la pisser celle là hahaha) au milieu d'une meute de gens qui n'ont d'esprit que pour profiter du moment présent, le tout sous un ciel illuminé par les gratte-ciel les plus hauts de Sainte Marie. Comment résister ?
Bin tu résistes, parce que le lendemain sur le bateau, si t'es pas avec les yeux en face des trous ou que tu as juste un trou à la place de la face et que l'capitaine le voit t 'a intérêt à trouver une combine fissa sinon tu finis ad patres par dessus bord crois moi ! Elle est bien gentille la Rita-Adèle mais ça reste une corsaire hien … Et même si y a pas de requin dans le vieux port de Montréal l'eau est bien trop froide à mon goût !
Bon, parlons d'un sujet plus léger ! Moi. Et bin oui, ça fait au moins deux lignes que je ne parle pas de moi… mon égo, tout ça, tout ça, hahahahaha
Il faut que je t'apprenne un détail sur moi, non rien de grave évidemment, je suis juste passionné par le bricolage. Ce n'est pas nouveau tu sais. Quand j'étais enfant et que ton papa l'était aussi ( ça fait un choque hien, mais ouais il a un jour été petit et pleurnichard) sans oublié tes deux oncles, Thomas et Emile, nous passions pas mal de temps à bricoler toutes sortes de choses avec des morceaux de bois glanés dans l'atelier de ton papy parce que, à l'époque, au temps lointain des jours sans internet et où le téléphone pouvait à la fois servir de massue pour ouvrir le crâne d'un bandit que pour parler enfin bref y a longtemps, ton papy avait un atelier de menuiserie et nous chipions du bois pour les transformer en Excalibur, arc de Robin des bois et autres gentilles armes. Je me souviens d'avoir même transformé une caisse de fruits en rampe de lancement pour petits feux d'artifices que nous achetions dans un petit magasin de fournitures générales qui n'existe plus et dont le nom m'échappe…
Ça y est je deviens ennuyeux « de mon temps... » quelle horreur ! Nouvelle résolution ne plus jamais commencer de phrase par « à mon époque » ou « de mon temps ».
Tout ça pour dire que le chapitre sur l'endroit où je dors n'est pas fini. Et oui je reste bien chez François mais je n'avais toujours pas de chambre. Tu te demandes certainement où j'ai pu dormir pendant ces quelques semaines ? Et bien sur le canapé tout simplement. Mais rassures toi, il est vraiment très confortable et puis ça n'a pas duré très longtemps car avec François et son père nous nous sommes lancés dans le projet trumpesque de faire un mur pour séparer (non non pas le Mexique et les usa) la chambre de François en deux. Ça nous a pris toute une journée mais le résultat est vraiment au rendez vous. J'ai enfin une vraie chambre avec un vrai lit, quelques meubles dont un bureau sur lequel je suis actuellement en train de t'écrire, ma puce. Bon j'avoue que ce n'est pas une histoire très intéressante mais je suis assez fier du résultat. Plus qu'un aquarium pour mettre un peu de vie dans cette chambre sans fenêtre et je me sentirai comme chez moi. Je n'ai pas encore pris le temps de faire des photos pour te montrer mais je vais y penser promis.
Bon je pense t'avoir tout dit pour cette fois. Ah non je ne t'ai pas parlé de mon envie de lumière, en deux mots, j'ai "pimpé" notre balcon avec des guirlandes lumineuses pour pouvoir en profiter le soir entre colocs. Il fait vraiment de plus en plus doux la nuit et c'est agréable de d'y passer du temps avec toutes ces petite lumières.
Je te laisse, mes colocs s'impatientent je les fais attendre hahaha. Nous avons prévu d'aller voir les premiers feux d'artifice du festival... "des feux d'artifices" et oui y a vraiment pour tous les goûts. Bon c'est pas vraiment un festival c'est un concours international de pyrotechnie rien que ça et tout les samedis un pays défend ses couleurs pas besoin d'ajouter que j'adore les feux d'artifices hahaha.
Je t'embrasse fort mon petit beurre d'érable je me réjouis de te revoir et d'entendre à nouveau ta voix.






































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